La couverture représente un amas de rochers entre lesquels parvient à pousser un bouquet de fleurs sauvages. La vie dans le roc.

 

Le livre est écrit à la première personne et ce « je » est empli de sentiments ambivalents envers une mère trop possessive, distillant son poison bien malgré elle, je le sens dès le début du récit. Entre mots de tous les jours et poésie, entre rimes douces et claquements, l’auteur oscille toujours entre amour et colère. Je devine l’anorexie d’une enfant, une clairvoyance aigüe sur les femmes, le milieu dit bourgeois des années soixante (et même d’aujourd’hui). En tant que lectrice issue du monde ouvrier, ces pensées m’interpellent bien sûr.

D’abord l’embrasement, puis la peine et vient la tendresse de l’enfance. Des secrets de famille non révélés… maman tricote sa toile que la fille détricote impatiemment et, finalement, en vain. Il y a dans ces doigts, ce mélange d’amour et de haine, de besoin vital d’indépendance pourtant piégés par les liens du sang ou celui de l’amour originel.

Une introspection dans la douleur très réussie. Tous les sentiments sont représentés, mais culmine l’amour pour la mère en dépit du passé.

Je ne regarderai plus jamais ma maman de la même façon.

Elisabeth charier

 

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Commentaires: 1
  • #1

    monyclaire (mardi, 02 juillet 2013 08:29)

    Cette liberté, elle l'a désirée, recherchée dès sa plus tendre enfance, elle en a rêvé. Sa mère l'étouffe de trop d'amour. Elle lui vole sa vie, ne la faisant vivre que par procuration, à travers elle.

    Pourtant, au décès de sa mère, l'auteur ne se sent pas libérée, plutôt abandonnée. Tous ces liens tissés autour et en elle, pas facile de les dénouer pour s'envoler, enfin. Entre amour et ressentiment.

    La mort, souvent, efface de sa gomme tous les travers, défauts de ceux qu'elle absorbe. Les morts deviennent des êtres supérieurs, aimables et aimés. L'auteur, elle, sait rester objective, à en paraître froide, parfois. Non, elle n'a eu ni l'enfance ni l'adolescence qu'elle aurait aimé avoir. Sa vie d'adulte même fut entravée par cette mère quasi tyrannique, par trop d'amour. Sa mère n'est donc pas encensée. Pourtant ce livre est bel et bien un immense cri d'amour. La mort lui a redonné la maman qu'elle aurait aimé avoir. Elle lui a permis de prendre conscience que cette maman-là, celle dont elle rêvait, cette maman-là donc existait et qu'elle avait passé sa vie à l'ignorer...Sa mort, outre cette réalité du « jamais plus » lui laisse un vide immense. Pourtant de cette mort, elle aura aussi beaucoup appris, appris le goût de la vie. Chacun se sent concerné par ces mots qui nous parlent, qui nous invitent à la réflexion. Profitons-nous toujours de l'instant précieux que nous offre le présent ? Comment savoir qu'il y aura encore un « demain ».

    Un hymne à la vie, un hymne à l'amour, un hymne au bien le plus précieux, peut être : notre mère.