L’enfant de l’océan (de Frédéric Adolph, éditions de la courrière)

Préfacé par Jacques Lecomte, docteur en psychologie, membre du centre de recherche « résilience, traumatisme et psychothérapie » de l’université Paris VIII.

 

La couverture représente l’océan illuminé par un soleil couchant. Une langue de terre à l’horizon gauche, le visage d’un enfant sur la droite. Le fond noir annonce un sombre passé, mais la lumière de ce soleil rouge semble dire le contraire pour l’avenir. Les vagues apaisent, la terre inquiète.

L’enfant de l’océan est un témoignage sobre, au rythme rapide sur une bonne moitié, sans pour autant essouffler. La seconde partie s’avère plus posée, je trouve.

 

Le cours de la vie de Frédéric Adolph s’étire entre angoisses de la séparation, divorce, rejet du père adoptif, dépression d’une mère-courage… l’arrivée d’un beau-père rude. Autant d’embûches qu’il saura surmonter grâce à de « bonnes âmes » qui pavent son chemin. Des gens normaux dotés d’une extraordinaire humanité, des gens comme je les aime. Jusqu’à la page 157. Paradoxalement, cette première partie écrite à la troisième personne me laisse une impression désincarnée, comme si je regardais un film. Paradoxe, car l’histoire de ce bout de chou m’émeut, je suis sous le charme de ce besoin d’amour qui frôle l’obsession, signe d’anxiété inexprimable. Ainsi sont les enfants et je compatis devant ses craintes. Imprégnée par mon rôle de mère, j’ai vraiment envie de le serrer dans mes bras, de le protéger, le guider. Mes instincts maternels sont mis à rude épreuve tant j’arrive à approcher le petit personnage.

 

À partir du chapitre 12 (retour aux origines), le récit se déroule à la première personne et là, toute une palette d’émotions m’étreint. Je suis avec appréhension ce cheminement vers la famille biologique, souris en lisant le bonheur et la douceur du quotidien familial, malgré des questionnements légitimes (enfin quelqu’un qui partage mes idées sur Françoise Dolto). L’approche très brève de cette thérapie dont j’ignore tout, mais qui donne envie de passer à l’acte pour mettre des mots sur mes maux… Et cet amour qui transpire… un témoignage fort et tendre, sans haine aucune donc. Une leçon de vie.

 

En conclusion, je pense avoir compris ce que signifie le concept de la résilience : le malheur peut s’abattre sur un être humain, il saura se relever pour peu qu’il trouve un appui, un soutien désintéressé.

 

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